Torres del Paine















Terre de trekkeurs, aux conditions souvent extrêmes!


Notre objectif premier était de faire le fameux trek W mais, voyageant sans guide, nous nous sommes heurtés à quelques difficultés d'organisation : mésinformation totale sur internet, affluence insoupçonnée en cette fin de haute saison, réservation a priori obligatoire (des sons de cloche différents...)... et voilà qu'un seul camping restait disponible! C'est non sans une pointe d'amertume que nous nous sommes rabattus sur une variante "camp de base" nous permettant quand même de passer 2 nuits et 3 jours dans le parc!

J0 : Préparation.
On se pose dans une super auberge à Puerto Natales (retour au Chili) pour préparer notre virée au parc. Achats des billets de bus, préparation des sacs : duvets, réchaud, popote... et opération courses après comptage des portions: nos plans sont mis à mal quand on découvre que les chiliens ne connaissent pas le riz pré-cuit... finalement ce sera purée mousline! On a trouvé du brie! Et craqué sur le chocolat milka! On teste le repas haricots secs précuits/purée mousline le soir même à l'auberge : rapide, rassasiant, validé! Mise en pratique également des astuces glanées au cours du voyage auprès de plus aguerris que nous, comme le transfert de la poudre de purée, du chocolat au lait en poudre et des flocons d'avoine dans des bouteilles d'eau minérale! Une fois prêts, on profite de la fin de journée pour aller se balader en ville : maisons colorées, vieux ponton en bord de fjord et montagnes enneigées dans la brume confère une ambiance singulière.

J1 : Précipitations.
On arrive à l'entrée du parc. Il bruine. Comme on a du temps pour prendre le second bus nous approchant du camping, on se motive à aller voir la cascade Rio Paine. Il faut marcher le long de la route... mais on arrive à se faire prendre en stop par des Australiens! On arrive à la cascade censée jouir d'un beau point de vue... mis à part elle, on ne voit rien! Bon si, des arcs en ciel et des guanacos égayent notre retour! On pique nique à l'arrêt de bus. Il se met à bien pleuvoir. Deux chauffeurs dans l'autre sens proposent de nous ramener à Puerto Natales! On ne craque pas... Puis on arrive au camping sous le déluge, il faut marcher un peu, traverser une rivière qui coule à flots sur une petite planche (on teste l'équilibre avec les gros sacs!). Nos pantalons sont déjà trempés (la seule faille de notre équipement...). On nous montre un pauvre abri (deux tables de pique nique à l'arrache sous une bâche dans la boue...) mais "on peut manger sur les tables dehors aussi si on veut" (il se moque de nous?). Une française nous dit "- c'est cosy hein? Heureusement il y a mieux dans le parc! C'est votre premier camping? - Ben ce sera notre seul camping en fait!!" Mais la douche est chaude! Et on est bien contents d'avoir loué la tente, montée sur plateforme, bien imperméable, bien grande, on est calé! On arrive même à se préparer à manger dans l'avancée abritée de la plateforme. Bref, dehors c'est toujours le déluge, et maintenant l'eau des sanitaires devient marron... bon dodo, on verra demain!
Soit dit en passant, le camping n'est pas pire que ceux qu'on a pu faire en Nouvelle-Zélande mais sous le soleil ou sous la pluie, ça change totalement notre perception!

J2 : Contemplation.
7h15 on se réveille, ça caille mais on n'a pas eu froid. On se rend compte qu'une partie de la condensation a gelé dans la tente. Puis on veut voir le temps dehors et là ce sont les fermetures éclairs qui sont gelées... on a du mal à sortir! C'est clair, les étoiles sont visibles et on voit sous quel pic enneigé on a campé, le Almirante Nieto. Le site Windguru annonçait de mémoire une dégradation des conditions l'après midi alors on décide de bomber pour monter jusqu'au "Mirador de Las Torres",  trois aiguilles de granit à l'origine du nom du parc. Elles sont souvent cachées dans la brume et les voir est un peu le graal ici! Et bien... une dernière partie de rando dans la neige, un accueil au mirador par le cousin gelé de Pépito et Pépita et là... on les a vu!

J3 : Déstabilisation!
Ça a soufflé toute la nuit, c'est sûr la tente Quechua se serait envolée et nous avec...! Sous ces latitudes, le vent est connu pour être violent et imprévisible... On commence la journée à l'abri, dans la navette puis le bus nous amenant vers la partie centrale du parc. En chemin, on profite d'un lever de soleil inattendu sur les montagnes. Puis, il a fallu commencer à marcher... et là on a compris de suite qu'on ne ferait pas du tout ce qu'on avait prévu... On découvre le vent patagonien, plus de 80km/heure apparemment, des rafales, le gros sac sur le dos faisant une bonne prise au vent, on essaie de résister plus que d'avancer... On avait le choix entre un programme long ou court et ce ne sera ni l'un ni l'autre, s'arrêtant juste au début du sentier... De là, malgré tout, le point de vue est impressionnant sur le massif "Cuernos del Paine". La Patagonie est aussi impressionnante pour ça, une steppe à basse altitude et d'un coup des massifs à plus ou moins 3000 mètres!
Sur le chemin du retour, la pause du bus est l'occasion de revoir de très près des guanacos, finissant nos jours dans le parc comme ils ont commencé mais cette fois sous le soleil.

On ne pourra pas se vanter d'avoir fait le trek du W mais déjà camper ici fut une sacrée aventure. Une étape épique tant par les conditions climatiques changeantes que les paysages rencontrés aux sommets saupoudrés d'or blanc et aux vallées aux couleurs automnales. A Puerto Natales, Windguru nous promettait l'enfer ... on s'en est finalement bien sorti!





























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